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Le passage de la frontière : ce matin, départ pour le Cambodge ! On est bien décidé à tourner la page par rapport au Laos et aller vers quelque chose de nouveau ! Dès le départ, les choses s’annoncent mal : on quitte l’île de Don Det dans une désorganisation totale … Après avoir pris la pirogue, on se retrouve à attendre bêtement 1h30 sur l’autre rive le transport vers la frontière. Pourquoi nous faire partir aussi tôt alors ?
Première source d’énervement (ça ne sera malheureusement pas la dernière …) : on nous demande l’équivalent de 12 € (une somme pharaonique pour le niveau de vie du pays) pour qu’un intermédiaire fasse simplement « tamponner » notre visa, qu’on avait eu la prudence d’acheter à l’ambassade à l’avance ! On refuse tout net de payer cette somme en se disant qu’on tentera de passer la frontière seuls. On se souvient juste après d’avoir lu dans le guide (merci Routard !) que les arnaques sont légions à la frontière, tant de la part des douaniers que des « passeurs » ! Le sentiment laissé, quand on essaye de nous rouler dans la farine, n’est jamais très agréable…
On embarque finalement dans un minibus qui nous conduit jusqu’au poste frontière laotien que nous devons traverser à pied avant de reprendre un autre car, côté cambodgien, jusqu’à Phnom Penh, la capitale. Et c’est là que les Romains s’empoignèrent … Passer une simple frontière peut s’avérer être une épreuve en soi.
Nous nous présentons au premier guichet pour « avoir le droit » de quitter le pays, où un militaire nous réclame (ben tiens !) 2USD par personne pour « tamponner » notre visa de sortie ! Nous savons pertinemment qu’il s’agit d’une arnaque. Bien décidé à ne pas se laisser faire, Tim rentre dans une colère noire et apostrophe vertement le douanier. Et oui, le voyage a tendance à aiguiser les angles de nos personnalités !! Malgré l’esclandre, l’officier refuse de tamponner notre visa … Tim tente un dernier baroud d’honneur en lui demandant un reçu pour la somme, ce qu’il n’obtiendra bien entendu pas ! Nous n’avons donc d’autre choix que d’allonger les billets, non sans les lui taper sous le nez en le traitant de voleur, ce qu’il a très bien compris dans son anglais approximatif, et en lui arrachant les passeports des mains. Essayez de faire ça à un policier belge et voyez où ça vous mène, mais ici c’est comme cela que ça fonctionne, on ne connaît que la loi du plus fort (voire celle de celui qui gueule le plus) ! Dédi est fière de son mari sur ce coup-là !
Guichet n°2 : la quarantaine ! Aie, ça on ne l’avait pas prévu ! Avant de rentrer au Cambodge, on nous demande de compléter une fiche sur notre état de santé et on doit se soumettre à une prise de température corporelle … Rien de bien grave en soi, sauf que durant la nuit et en se levant ce matin, Dédi avait de la fièvre, sans doute un petit cadeau du pad thaï de la veille … Elle ne se sent d’ailleurs pas du tout en forme et la chaleur déjà cuisante à 10h du matin ne va sûrement pas aider à faire baisser sa température … Bon, on tente le tout pour le tout ! Et là, miracle, Dédi s’en sort avec le score incroyable de 36,9° ! On ne sait pas comment ils ont fait mais on comprend mieux quand vient le tour de Tim qui affiche 35,7° (on appelle la morgue directement ? ;)). Pour cette formalité, on nous réclame de nouveau gentiment 1USD chacun, ce que cette fois on refuse avec le sourire et ça passe ! On aurait eu tort de payer trop vite !
Dernier guichet, le plus important, l’entrée au Cambodge ! Et là, ô surprise, on nous réclame (alors que nous avons déjà payé notre visa à l’ambassade), de nouveau, 2USD chacun pour … le TAMPON ! C’est la goutte d’eau qui fait déborder le Mékong ! Tim décidément bien en forme aujourd’hui refuse une fois de plus de sortir son porte-monnaie en prétextant qu’on nous a remis un reçu à l’ambassade nous exonérant de tout frais supplémentaire à la frontière, ce qui est totalement faux bien entendu, mais ça marche, on reçoit notre sésame ! On a été plus culotté qu’eux et ça à payer ! A arnaqueur, arnaqueur et demi ! ;) Nous sommes en rage de l’attitude de ces gens qui représentent officiellement leur pays face aux touristes ! Bien entendu, nous ne sommes pas à 10€ près et on aurait pu accepter de les régler pour avoir la paix, mais c’est une question de principe et pas de montant !
Trajet jusque Phnom Penh : une fois toutes ces formalités administratives réglées, nous rejoignons le car qui nous attend du bon côté de la frontière. Et nous sommes prêts à partir vers Phnom Penh, sachant qu’une longue route de 10h nous attend !
Une heure passe, deux heures passent, trois heures passent, …
Pourquoi attendons-nous à ce poste frontière, où il n’y a strictement rien, alors que tout le monde est prêt à partir ?!? On ne le saura jamais … La chaleur est vraiment insupportable sur le coup de midi, il fait plus de 45°, sans beaucoup de coins d’ombre pour s’abriter. Vers 13 heures, enfin, on nous fait signe d’embarquer dans le car, dans lequel on nous fera attendre encore une heure en plein soleil, sans brancher la climatisation. Il fait mourant, c’est vraiment pour faire un malaise ! Quelques esprits s’échauffent ! Nous prendrons finalement la route à 14 heures, en étant parti à 8 heures de notre hôtel, tout cela pour passer une frontière à moins de 15 kilomètres de distance !
Le voyage se fait dans des conditions vraiment inconfortables : le chauffeur ne s’arrête que deux fois 10 petites minutes sur les 10 heures de route, à peine de quoi aller à la toilette, acheter de l’eau, indispensable vu la chaleur, et encore moins souper … On se contentera d’un paquet de chips attrapé au vol lors de la pause ! On a faim, on a chaud, on est fatigué, on se sent plus sale que jamais … D’ailleurs, gare à celui qui nous dira encore que nous prenons une année de « vacances » : voyager, c’est magnifique mais ça peut aussi parfois tourner au cauchemar…
Arrivée à Phnom Penh : on arrive enfin à Phnom Penh vers minuit, au lieu de 19h, comme initialement prévu. Le car nous dépose à 8km de la ville, dans une zone totalement isolée, d’où il faudra encore prendre un tuk-tuk, payé une fortune, vu l’heure et l’endroit ! Arrivés dans le centre-ville, on est accueilli par les « hirondelles » (pas les volatiles mais celles qui « nichent » sur le trottoir …) et les vendeurs de coke et produits en tout genre ! A cette heure-ci, la capitale nous offre un premier accueil vraiment très glauque, et pour la première fois de notre voyage, nous connaissons un réel sentiment d’insécurité … On tourne pendant plus de 2 heures (ce qui ne nous est jamais arrivé) pour trouver une chambre d’hôtel pour ce qu’il reste de la nuit. Celle que nous trouvons finalement à 2h du matin présente toutes les caractéristiques de « la-chambre-trouvée-à-2h-du-matin » … c’est-à-dire : glauque, limite propre et surtout chère mais ça fera l’affaire pour ce soir. Après cette longue et éprouvante journée, bonne nuit !
Le lendemain : unique jour à Phnom Penh ! On veut absolument conjurer le sort par rapport à tout ce qu’on a vécu ces derniers 15 jours et aller de l’avant dans notre aventure ! Une décision s’impose donc : soit on descend dans le sud du Cambodge, vers les plages, et on explore un peu le pays ; soit on se dirige plus tôt vers les plages de la Thaïlande, qui nous a tellement plu pendant notre précédent séjour, et qui sont réputées être les plus belles de la région. C’est finalement cette option qui l’emportera : à budget égal, nous choisissons le périple qui doit nous plaire et nous correspondre au mieux, rien n’est obligatoire durant cette année de voyage ! Peut-être que nous referons le Cambodge, une autre fois, dans de meilleures conditions, mais le Laos nous a quelque peu épuisé émotionnellement.
On passe la journée à Phnom Penh, à vivre bien au-dessus de notre budget, pour une fois, mais un peu de confort n’a jamais fait de mal et c’était nécessaire aujourd’hui !
Le lendemain matin, un tuk-tuk nous amène jusqu’à l’aéroport pour notre vol Phnom Penh – Bangkok et, ironie du sort, que lisons-nous sur le guichet au moment du passage de la douane de sortie ? « Ici, on ne paye pas pour sortir » ! Goodbye Cambodia, hello Thailand !
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